La question m'est fréquemment posée : en classe, quel outil faut-il choisir pour favoriser une écriture lisible et fluide chez les élèves ? Faut-il écrire au crayon à papier (ou crayon gris, crayon de bois, crayon ordinaire, voire crayon noir, selon les régions), au stylo à bille, au stylo à plume, au roller ? Bien évidemment, la réponse variera selon que l'on enseigne en GS ou en CM2, mais aussi selon les priorités de l'enseignant (stylo effaçable ou non ? le même modèle pour tous ou personnalisé ?) et les possibilités budgétaires.
En maternelle
La taille du crayon
Il est d'usage de donner de gros feutres ou de gros crayons aux enfants les plus petits. Il faut faire attention à cette habitude, qui incite les enfants à la prise palmaire : en effet, leurs mains sont tout simplement trop petites pour pouvoir tenir le crayon avec trois doigts. Essayez vous-même, en tant qu'adulte, d'écrire avec un cylindre de gros diamètre — un gros bâton de colle, par exemple. Il devient très difficile de positionner ses doigts et encore plus de les bouger. On va alors bouger tout son bras, ou son poignet. Les enfants vivent la même chose quand on leur donne de trop gros crayons.
On le voit sur la boîte même de cette marque de feutres : le très jeune enfant photographié prend le crayon dans son poing et ne peut pas le diriger avec précision.
J'ai trouvé un joli exemple sur un blog de maman : un tout petit (2 ans et 5 mois) manipulant avec adresse un feutre fin :
Dès lors que l'enfant décide de saisir deux feutres, le diamètre total est trop gros. Spontanément, il passe alors en prise palmaire.
Il me semble donc plus approprié de laisser à la disposition des élèves, dans le cadre du dessin libre (aussi essentiel au développement de l'enfant que la motricité spontanée ou le récit spontané), des outils de taille raisonnable pour que les enfants puissent les manipuler avec les doigts et donc les diriger de manière plus précise. Il n'est à mon sens pas indispensable de corriger à chaque instant la tenue du crayon chez les élèves de petite et moyenne section : le programme sensori-moteur de l'écriture est très différent de celui du dessin. La tenue du crayon n'est donc pas automatiquement transférable du dessin vers l'écriture. De plus, l'apprentissage se conçoit sur le long terme...
Certains enfants, toutefois, se crispent si on leur met dans la main un outil trop fin, qu'ils ne perçoivent pas bien. Il est utile de leur proposer des crayons de taille "jumbo", c'est-à-dire plus épais que les crayons ordinaires mais qui permettent néanmoins de bouger les doigts.
Crayons triangulaires
Sans corriger la tenue du crayon à chaque instant, il peut néanmoins être intéressant de proposer des outils triangulaires, qui aident à acquérir une tenue du crayon efficace et à s'habituer à mobiliser son pouce. Outre le fait que les crayons triangulaires glissent moins dans la main que les crayons ronds et ne roulent pas sur la table, ce qui est un avantage non négligeable, ils peuvent aussi aider les enfants à percevoir la prise tridigitale : il y a trois faces sur le crayon, donc une par doigt !
De nombreuses marques proposent ces modèles triangulaires : Stabilo, Maped, Faber Castell, Lyra, Bic...
Il peut être utile de choisir un modèle antidérapant. En effet, les petits doigts encore malhabiles ont tendance à facilement glisser sur le crayon. Faber Castell a un système de picots, Staedtler a créé Ergosoft, un système antiglisse doux, Lyra de petites encoches rondes réparties sur le corps du crayon, qui s'appelle Lyra Groove. La version "triple one" est à mon avis trop grosse, mais la version standard est très bien. Stabilo propose également des encoches, mais avec une forme asymétrique, ce qui fait que les modèles pour droitier et pour gaucher sont différenciés.
Capuchons de feutres et latéralisation
Á noter le problème des capuchons de feutres : bien souvent, l'enfant saisit le capuchon pour l'enlever de sa main dominante. Si sa latéralité est bien déterminée, il changera ensuite le feutre de main pour dessiner. Mais si elle est encore hésitante, il risque de continuer à agripper le capuchon de sa main dominante et donc de dessiner de l'autre ! Ceci peut avoir des conséquences graves si l'enseignant croit alors, à tort, identifier un gaucher parce que l'élève dessine de la main gauche...
Sabrina Rossi, longtemps enseignante en maternelle, m'a suggéré un truc : fixer les capuchons de feutres, à l'envers, sur un support. Ainsi, l'enfant prend son feutre en l'enlevant du capuchon et le range en le remettant dessus. Les feutres sont stockés « tête en bas », ce qui est meilleur pour leur conservation, et l'enfant a les deux mains libres. De plus, il ne peut pas ranger le feutre débouché.
La marque Maped commercialise un dispositif de ce genre :
Une maîtresse propose ses « feutres emplâtrés » : elle a coulé du plâtre dans une barquette et y a enfermé les capuchons de feutres :
Les feutres qu'elle utilise sont un peu gros, mais tout à fait manipulables par un enfant de moyenne ou de grande section. Le système, avec les bouchons colorés, permet d'avoir des lots complets de feutres de couleurs toujours bien rangés.
La marque Stabilo commercialise de superbes feutres triangulaires, sous le nom Trio Scribbi. Ils sont malheureusement assez chers, mais leur pointe est montée sur amortisseurs, ce qui fait qu'ils ne sont pas détruits par les enfants qui appuient trop fort dessus. C'est un vrai plus !
Il est à noter que les feutres, que les élèves adorent, ont un très fort pouvoir couvrant et ne permettent pas la nuance. Il est donc conseillé de prévoir des moments, fréquents, où les élèves sont incités à dessiner aux crayons de couleur.
Les débuts de l'écriture : GS et CP
Sur le cahier
Pour démarrer l'apprentissage de l'écriture, il me semble que l'outil le plus approprié est le crayon à papier. C'est l'outil le plus maniable, il permet de gommer en cas d'erreur (suivant les classes, l'enfant peut être autorisé à gommer lui-même ou bien seul l'enseignant est le « chef de la gomme », mais dans l'un et l'autre cas l'erreur est reconnue comme normale), il ne bave pas et ne fait pas de taches d'encre !
Encore faut-il choisir un crayon à papier à la prise en main facile. Un crayon rond risque de favoriser le glissement des doigts. On retrouve alors souvent des enfants qui écrivent avec les doigts sur la mine. Un crayon trop gras laissera facilement des traces si l'élève passe ses doigts sur le papier, un crayon trop sec risque de laisser une trace trop fine et de fouler, voire de trouer le papier.
Je recommande donc des crayons de bonne qualité (ce n'est pas un bon poste pour faire des économies, d'autant que les crayons bas de gamme doivent etre remplacés beaucoup plus souvent) avec un corps triangulaire et une mine HB.
Il existe également des crayons hexagonaux, qui sont plus faciles à prendre en main qu'un crayon totalement cylindrique, mais quand même plus difficiles à manipuler que les crayons triangulaires. Dans la mesure où nous voulons que les enfants prennent leur crayon avec trois doigts - pouce, index et majeur - il me semble plus logique de leur proposer des crayons triangulaires.
Au cabinet, j'utilise ce que je considère comme la Rolls Royce des crayons à papier : le crayon Grip 2001, de la marque Faber Castell. Son corps triangulaire permet de poser chacun des trois doigts sur une face, les petits picots empêchent le crayon de glisser, il est très léger et très résistant.
Faber Castell décline toute une gamme Grip 2001 : avec ou sans gomme, en HB ou en B, en version "jumbo" plus épaisse, dont j'ai parlé pour la maternelle, en crayons de couleurs... j'achète le modèle de base, sans gomme. J'ai toutefois remarqué que le HB est un peu sec. J'ai donc pris l'habitude d'acheter des crayons 2B, qui ne sont pas du tout gras malgré leur dénomination et me semblent plutôt correspondre à ce que l'on attend de crayons HB.
On retrouve les mêmes systèmes antidérapants que ceux proposés sur les crayons de couleur : Lyra Groove, Stabilo Easy Graph, Staedtler Ergosoft...
Sur l'ardoise
L'ardoise à craie a l'avantage d'être plus durable (si elle est de bonne qualité) que l'ardoise blanche ; les craies ne sèchent pas et se renouvellent très facilement. Cependant, la prise en main de la craie ne se fait pas aussi facilement que celle du crayon et le geste d'écriture est différent. C'est pourquoi je recommande plutôt l'usage d'ardoises blanches avec des feutres effaçables fins.
Je fais remarquer au passage que les ardoises blanches présentent très souvent un côté uni et un côté ligné — lignage Seyès ou à petits carreaux, suivant les marques. Ce lignage est très petit par rapport à la pointe habituelle d'un feutre d'aroise et difficile à utiliser. Je recommande donc plutôt l'utilisation du coté blanc de l'ardoise — ce qui permet de vérifier à quel point l'enfant a correctement automatisé le geste d'écriture ou bien, au contraire, n'utilise presque que le contrôle visuel. En effet, si vos élèves ont appris à tracer les lettres de manière fluide, ils n'auront pas besoin du repérage visuel pour leur donner les bonnes proportions. La ligne sera peut-être dansante, mais les proportions de chaque lettre seront correctes.
Au tableau
Les élèves adorent écrire au tableau noir. Ils peuvent le faire en utilisant directement la craie ou un porte-craie, selon les habitudes de la classe. Il n'est pas de mise d'exiger que la craie soit tenue comme le crayon : en effet, sur le plan vertical, le geste d'écriture est différent, plus ample, partant de l'épaule. L'élève qui écrit au tableau mobilise l'ensemble de son bras et non pas les doigts.
L'écriture courante : de la fin du CP au CM2
Une fois l'apprentissage du geste d'écriture consolidé, la question de l'outil se pose à nouveau. A mon sens, le crayon ne doit généralement être mis de côté qu'à la fin du CP, lorsque tous les élèves écrivent sur des cahiers Seyès 2 mm. Une fois le paramètre « lignage » installé, on peut jouer sur le paramètre « outil scripteur ».
Dans ma classe, je donnais un bon de stylo (qui était matérialisé par une simple gommette de couleur collée sur le cahier du jour) à tout élève présentant deux pages consécutives impeccables dans son cahier du jour. Si jamais, passé une petite période d'adaptation, l'utilisation du stylo engendrait pâtés et vilaine écriture, je retirais le bon de stylo (en collant une gomette de couleur barrée) de manière provisoire. Certains élèves ne passaient pas au stylo avant le début du CE1, ce qui n'était pas grave.
Les stylos à bille
Pour pouvoir écrire, un stylo à bille doit être tenu plus ou moins verticalement. Si on le tient allongé, comme un stylo à plume, seul le côté de la bille est en contact avec la feuille et il n'écrit pas, ou écrit mal. C'est pourquoi il est plus difficile d'obtenir une bonne tenue de crayon et une pression satisfaisante avec un stylo à bille qu'avec un stylo à plume ou un roller.
Cela dit, tous les stylos à bille ne se valent pas. Les stylos à quatre couleurs sont à mon avis à proscrire : ils sont beaucoup trop gros et doivent être tenus très verticaux, ce qui est un double handicap. Le Bic Cristal n'est pas très confortable. Parmi les stylos à bille triangulaires, on trouve les Papermate Inkjoy et les Schneider Slider Edge XB. Les deux existent en de multiples couleurs et offrent un bon confort de glisse. Le Schneider, à mon avis, a un trait plus lisse. Il faut essayer !
Pour les gauchers, il existe un stylo à bille spécifique dont la torsion permet à la pointe de rester en contact avec la feuille, le Maped Visio Pen. Il est très agréable à prendre en main et j'en viens à regretter que la version pour droitiers n'existe pas !
Pour les CP, le modèle Bic Kids comporte une petite butée empêchant de trop descendre les doigts sur la mine. Si on tient absolument au stylo à bille, cela peut être une solution. La mine est un peu épaisse et le corps de stylo un peu court. L'usage de cet outil me semble vraiment réservé aux CP ou CE1.
Les rollers
Beaucoup d'élèves apprécient d'écrire avec des rollers, qui glissent souvent mieux que les stylos à bille et dont l'encre bleue est effaçable à l'effaceur d'encre.
Mettons à part le cas des rollers Pilot Frixion (appelés aussi stylos-gommes ou stylos-flammes par les enfants), qui font fureur depuis plusieurs années dans les salles de classe, et qui permettent d'effacer ce que l'on a écrit grâce à une petite gomme dure intégrée. Au niveau de la tenue du crayon, ils présentent l'avantage d'avoir une zone antidérapante. Cependant, la position de la pointe exige une certaine verticalité. Mais surtout, la présence de la gomme incite souvent les enfants à écrire d'abord et à réfléchir ensuite. Les zones gommées deviennent souvent très sale sur les cahiers et l'encre a une mauvaise tenue à la chaleur et à la lumière. Je déconseille donc leur usage systématique.
Les autres rollers fonctionnent avec des cartouches d'encre — l'encre bleue étant effaçable à l'effaceur d'encre si nécessaire. On trouve très facilement les Pilot V5 HiTecpoint (ou V7, si l'on souhaite une pointe moyenne) qui proposent plusieurs couleurs d'encre et qui sont une alternative intéressante au stylo à quatre couleurs pour souligner ou si on demande aux élèves d'écrire certains passages en rouge ou vert. Ils sont toutefois à déconseiller pour les plus jeunes, car totalement cylindriques.
Plusieurs marques proposent des rollers ergonomiques intéressants. On notera en particulier le Stabilo Easy Original, qui a une forme recourbée permettant de bien faire reposer le corps du crayon entre le pouce et l'index, et qui présente également des emplacements clairement marqués pour poser les doigts. Il y a quelques années, le grip a changé : l'ancien modèle (que l'on trouve encore parfois) présentait des encoches très marquées faisant mettre le pouce en retrait :
Le nouveau modèle, qui porte malheureusement exactement le même nom (cela n'aide pas à s'y retrouver !) est plus doux et surtout propose un meilleur positionnement des doigts, où le pouce est plus en face de l'index. Je le recommande.
Attention toutefois : le stylo n'est pas symétrique, et il faut faire attention à bien prendre la version droitier ou gaucher selon l'élève !
La marque Schneider propose également un très bon roller ergonomique, le Breeze, qui semble très gros mais est en réalité creusé de manière à ce que les doigts soient bien positionnés. La position est moins contrainte que sur le roller Stabilo. La mine de ce roller est un peu épaisse, mais on peut remplacer la recharge par une recharge Faber Castell, plus fine !
Faber Castell propose le roller Scribolino, dont la pointe est fine (0,5 mm). Il existe également en version pour adulte, Scribero combi, avec un surligneur fin à l'autre bout (pas très utile, à mon avis, surtout qu'il n'est pas pertinent de surligner sur de l'encre fraîche). Il comporte des creux allongés pour poser l'index et le pouce, empêchant les doigts de glisser sur la mine.
Un grand succès du cabinet est le roller Pelikan Griffix. Cette marque propose une gamme en plusieurs étapes : crayon de cire, criterium, roller puis stylo à plume. C'est la version roller, qu'ils appellent "étape 3", qui est souvent plébiscitée par les enfants. Le stylo est joli, il a un petit Smiley au bout, ce qui plaît beaucoup (même si ce n'est pas pratique parce qu'on ne peut pas mettre le capuchon derrière le stylo quand on écrit), et surtout des maisons bien marquées pour chacun des trois doigts. Astuce sympathique : lorsque le crayon est bien tenu en main, un smiley sourit à l'enfant. C'est un système de vérification bien pratique. Attention : les modèles sont différents pour droitier et pour gaucher.
Le stylo contient deux cartouches, celle en usage et une cartouche de rechange. Ces cartouches sont compatibles aves les marques Schneider et Faber Castell. On peut les trouver en rouge ou en vert.
La marque Pelikan propose également un modèle qui n'a pas d'encoches pour les doigts, mais une forme antidérapante et des butoirs empêchant les doigts de glisser : le Twist. Il est intéressant, à partir du CE2, car la prise de l'outil est beaucoup moins contrainte.
Les stylos à plume
Pour un enfant qui ne maîtrise pas le geste d'écriture, le stylo à plume peut représenter un véritable calvaire. il faut donc s'assurer, avant de proposer à ses élèves d'écrire au stylo à plume, de leur bonne tenue et de leur connaissance de la cursive. Une fois le geste bien maîtrisé, le stylo à plume représente probablement le meilleur confort pour celui qui écrit et l'écriture la plus agréable à lire. Il ne me semble cependant pas pertinent de l'imposer à toute une classe, en particulier à ceux des élèves qui auraient déjà du mal à éviter les pâtés au roller ou au bille... Le stylo-plume me semble devoir rester une sorte de luxe que l'on s'offre pour se faire plaisir !
Au cabinet, le succès des stylos Lamy ne se dément pas. Ils ont pour inconvénient de fonctionner avec des cartouches spécifiques, qu'il faut penser à se procurer. Il existe également un système avec une pompe à encre, mais je ne le recommanderais pas en classe ! Les deux modèles les plus choisis sont le Lamy ABC et le Lamy Safari. Le Lamy ABC est spécialement conçu pour les élèves des petites classes. Le design en bois et plastique est très apprécié. Il existe en théorie pour droitier et pour gaucher, mais je n'ai jamais réussi à identifier la différence entre les deux et il peut être utilisé des deux mains. Le Lamy Safari est plutôt conçu pour les élèves de cycle 3 et de collège. Il a un excellent confort de glisse et une fenêtre pour contrôler le niveau d'encre. Personnellement, je trouve sa plume plus agréable que le ABC.
Un autre grand succès est le Faber Castell Scribolino, qui lui est bien différent pour droitier et pour gaucher. Il comporte également des hublots pour voir le niveau d'encre, sa plume glisse très bien et la prise en main est aisée. Les cartouches utilisées sont standard. Je le recommande tout au long de l'école élémentaire.
Pelikan propose des versions à plume à la fois du Griffix et du Twist. C'est intéressant, car cela permet de mettre en place une progression : on commence par le Griffix ou le Twist en version roller, puis quand la prise de l'outil est devenue confortable et qu'on cherche le confort de glisse du stylo à plume, on prend le même modèle en version plume, et la transition en est facilitée.
Vendus en supermarché, les stylos à plume de la marque Bic sont également confortables. Le modèle XPen est le plus simple, il tient bien en main même s'il est léger et pas très solide. Le Bic Easy Clic existe avec de nombreux décors qui vont de la vache au manga. Sa particularité est le système de bascule pour introduire la cartouche d'encre. Les avis sont partagés dessus : certains enseignants trouvent ce système plus facile à utiliser pour les petits de CE1-CE2, d'autres se plaignent de ce que les élèves sont tentés de jouer avec la bascule et de faire des saletés !
En conclusion
Ce tour d'horizon de quelques crayons et stylos est bien entendu tout à fait incomplet. Le meilleur moyen de choisir un stylo est évidemment de l'essayer. Dans le cadre de la classe, pouvoir essayer son stylo semble cependant utopique. Selon les communes, certains enseignants achètent les stylos de leurs élèves sur le budget de la classe, d'autres demandent les fournitures aux parents d'élèves, qui ne sont pas toujours en mesure de répondre à des demandes très précises.
Malgré toutes ces contraintes, il me semble que la transmission du plaisir d'écrire doit aussi passer par l'utilisation d'un bon stylo, pour que les élèves puissent ressentir la sensation si agréable de la plume qui glisse sur le papier et dire avec Roland Barthes : « Tracer est pour moi du même ordre que peindre pour un peintre : écrire sort de mes muscles, je jouis d’une sorte de travail manuel ».